C’est à Sainte-Anne-d’Auray dans le Morbihan que se dresse la plus importante statue du Comte de Chambord au monde. Située pile en face de la basilique Sainte-Anne se dresse une imposante statue monumentale de plusieurs mètres de hauteur. Un premier étage présente, sur ses quatre faces, les deux saintes patronnes de la France et de Paris : Sainte Jeanne d’Arc sur le devant et Sainte Geneviève à l’arrière, ainsi que les deux grands héros de la chevalerie française : Bayard à gauche et Du Guesclin à droite, debouts tous les quatre. Surplombant l’édifice, la statue du Comte de Chambord le représente à genoux, une couronne posée sur son côté droit. Tandis que les quatre personnages illustrent incontestablement les qualités de sainteté et de courage de tout prince chrétien, la position agenouillée et le costume de sacre dont est revêtu le comte de Chambord lui-même rappellent le rôle qui aurait dû être le sien, tandis que la couronne posée à côté rappelle malheureusement sa disparition sans avoir pu ni la ceindre ni la transmettre…
Sainte-Anne d’Auray et les Bourbons
Sainte-Anne d’Auray conserve avant tout les témoignages de la piété de la Maison de Bourbon. Les apparitions ont eu lieu d’août 1623 à mars 1625, et dès 1628, Anne d’Autriche demande de faire à Sainte-Anne des prières publiques et quotidiennes pour obtenir un héritier au trône. Ce fut ensuite une tradition dans la Maison de France de recommander à sainte Anne la naissance des princes.
En 1638, la reine obtient du pape Urbain VIII l’érection d’une confrérie royale de Sainte-Anne en sa chapelle près d’Auray. Sur les registres de la confrérie, où la reine s’inscrit la toute première, s’alignent les noms de tous les grands de France. En 1639, Louis XIII donne un riche reliquaire. En 1644, Henriette de France, reine d’Angleterre, vient accomplir un vœu, elle peut s’entretenir avec le voyant, Yves Nicolazic, et laisse à la chapelle une croix d’or enrichie de diamants.
Jeanne d’Arc et Bayard
En 1814, c’est au nom du roi Louis XVIII que le duc d’Angoulême vient dans la petite cité. Madame la duchesse d’Angoulême offre un ostensoir en vermeil et, en 1823, vient elle-même prier la mère de Marie. Madame la duchesse de Berry la suivra quelques années plus tard et laissera au sanctuaire une lampe en argent. Le 15 décembre 1829, la duchesse de Berry inaugure deux chapelles, au Champ des Martyrs et à la Chartreuse d’Auray. Madame la Comtesse de Chambord ne faillit pas à la tradition, elle brode une chasuble dont elle fait don à la basilique.