Sa généalogie

Généalogie du baron de Damas
par Pierre NICOLAS

Marié à Paris (Saint-Thomas-d’Aquin) le 9 juin 1818* et suivant contrat du 6 signé par le Roi et la famille royale devant Péan de Saint-Gilles, substituant Trutat, notaires à Paris, à Sigismonde Charlotte Laure d’Hautefort, née à Courbevoie (Hauts-de-Seine) le 2 juillet 1799 (14 messidor an VII), morte en son hôtel à Paris Xe ancien le 10 septembre 1847*, inhumée à Hautefort (Dordogne), fille d’Amédée Louis Frédéric Emmanuel, comte d’Hautefort, premier gentilhomme de la chambre du comte de Provence, et d’Alix Julie de Choiseul Praslin.

De ce ménage sont issus :

Charles Gabriel Godefroi Marie Maxence Michel, comte de Damas, né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 15 mai 1819*, mort à Paris le 26 mars 1845. Sans alliance.

Pierre Marie Edmond, comte de Damas d’Anlezy, propriétaire, maire d’Anlezy (Nièvre), né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 13 mai 1820*, mort au château d’Anlezy le 19 mars 1875*, marié le 30 septembre 1844 à Blanche Charlotte Catherine Alexandrine de Bessou, née à Paris le 25 juillet 1825, morte en son hôtel à Paris VIIe le 12 mars 1880*, obsèques à Sainte-Clotilde le 15, fille de Wladislas Séverin, comte de Bessou, et de Stéphanie Gigault de La Salle. D’où postérité.

Le révérend père Amédée Jean Marie Paul de Damas, prêtre de la Compagnie de Jésus, aumônier de l’armée d’Orient, aumônier militaire pendant la guerre franco-allemande, missionnaire en Arménie[1], né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 4 juillet 1821*, mort à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) le 19 juin 1903.

Alfred Jacques Marie Maxence Michel, comte de Damas d’Hautefort, écuyer du comte de Chambord, né à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 6 octobre 1822*, mort à Billère, Pau (Pyrénées-Atlantiques) le 14 avril 1887*, marié en premières noces à Paris, La Madeleine, le 1er mai 1850 à Armandine Louise Marie de La Panouse, née en 1827, morte au château d’Hautefort (Dordogne) le 30 janvier 1851*, fille d’Alexandre César, comte de La Panouse, capitaine de vaisseau, banquier, administrateur de la Caisse d’épargne et de la Compagnie royale d’assurances, conseiller général et député de la Seine, membre de la commission du Budget, pair de France, chevalier de Saint-Louis, et d’Anastasie Charlotte Macquerel de Pleine-Selve ; marié en secondes noces à Paris le 24 octobre 1863 à Isabella Deborah Young, née à Londres (Angleterre) le 23 mai 1826, morte à Paris VIIIe le 13 mars 1904*, veuve d’Edward Cotterill Scholefield, fille de John Young et de Jane Smith. Sans postérité.

Alix Laurence Marie de Damas, née à Paris Ier ancien le 13 septembre 1824, morte au château de La Roussière, Saint-Maixent-de-Beugné (Deux-Sèvres) le 4 février 1879*, mariée à Paris VIIe les 27 et 28 juillet 1863 à Louis Charles Pierre Casimir de Blacas d’Aulps, 2e prince et duc de Blacas[2], né à Londres (Angleterre) le 15 avril 1815, mort au palais Cavalli, Venise (Italie) le 10 février 1866*, fils de Pierre Louis Jean Casimir de Blacas d’Aulps, 1er prince et duc de Blacas[3], sous-lieutenant au Noailles-dragons, émigré, représentant du comte de Provence à Saint-Pétersbourg (Russie), ministre de la maison du Roi (2 juin 1814), maréchal de camps (8 août 1814), grand-maître de la garde-robe, intendant général des bâtiments de la Couronne, ambassadeur à Naples puis à Rome, membre de l’Institut, chevalier du Saint-Esprit, et d’Henriette Félicité Marie du Bouchet de Sourches de Montsoreau. D’où postérité.

Paul Marie, vicomte de Damas, propriétaire, président du conseil général des pélerinages, commandeur de Pie IX, né à Paris Ier ancien le 8 juin 1826, mort à Libourne (Gironde) le 10 janvier 1900*, inhumé aux Salles-de-Castillon (Gironde), marié à Dijon (Côte-d’Or) le 9 février 1850* à Mathilde Victoire Marie Le Clerc de Juigné, fondatrice et présidente du conseil de Notre-Dame-du-Salut de Bordeaux (Gironde), membre du tiers[4]-ordre de Saint-François-d’Assise, née à Dijon le 6 octobre 1828, morte dans l’incendie du Bazar de la Charité à Paris VIIIe le 4 mai 1897, obsèques à Saint-Pierre du Gros-Caillou le 10, inhumée aux Salles-de-Castillon, fille de Léon Victoire Raoul Le Clerc, baron de Juigné, capitaine d’état-major, chevalier de la Légion d’honneur, et de Reine Marie Irène Ranfer de Bretenières. D’où postérité adoptive.

Le révérend père Charles Marie Michel de Damas, prêtre de la Compagnie de Jésus, né à Paris le 31 juillet 1827, mort à Lyon le 1er mars 1898.

Albéric Marie, comte de Damas, capitaine au 2e chasseurs d’Afrique, chevalier de la Légion d’honneur, né à Paris le 22 octobre 1828, mort au combat de Tchang Via Wou, Li Ossou (Chine) le 18 septembre 1860. Sans alliance.

Henri de Damas, né à Paris le 5 février 1830, mort à Eilavoyer, près de Fribourg (Suisse) le 25 août 1838.

Marie Philomène Thérèse de Damas, née à Hautefort (Dordogne) le le 29 octobre 1834, morte au château de La Roussière, Saint-Maixent-de-Beugné (Deux-Sèvres) le 11 mai 1903*, mariée le 29 septembre 1859 à Paul Amédée Charles, marquis de Cumont, maire de Saint-Maixent-de-Beugné, membre du conseil général des Deux-Sèvres, né à Paris le 25 août 1829, mort à Paris VIIe le 24 juin 1908*, fils de Joseph Hyacinthe Théophile, marquis de Cumont, lieutenant aux lanciers de la Garde royale, et de Catherine Ignacia de La Merced Delisle. Sans postérité.


[1] Sa carrière et ses œuvres sont abondamment développées dans le Dictionnaire de biographie française, tome X, colonnes 22-23.

[2] Il avait épousé en premières noces à Paris les 17 et 18 septembre 1845 Marie Paule de Pérusse des Cars, née à Paris XIe ancien le 2 février 1827, morte à Pau (Pyrénées-Atlantiques) le 18 septembre 1855, fille d’Amédée de Pérusse, 2e duc des Cars, et d’Augustine du Bouchet de Sourches de Tourzel. D’où postérité.

[3] Il est étudié avec sa descendance dans le chapitre « Son entourage » du site.

[4] Sa famille et son entourage sont abondamment étudiées dans le Martyrologe du Bazar de la Charité, par Pierre Nicolas et Jacques-Régis du Cray, Paris, 2000, pages 352-356

Le baron de Damas

Ange Hyacinthe Maxence, baron de Damas de Cormaillon, fils de Charles, baron de Damas, de la branche bourguignonne de cette famille, dite d’Anlezy, colonel au régiment de La Marche, aide de camp de Monsieur, tué au siège de Quiberon en 1795, et de Marie Gabrielle Marguerite de Sarsfield, naquit à Paris, paroisse Saint-Sulpice, le 30 septembre 1785*. Il émigra avec ses parents dès 1791 et devint cadet d’artillerie à Saint-Pétersbourg en 1795. En 1800, le tsar Paul le distingua et le pourvut d’une lieutenance au régiment de la garde Semienowski. Le 24 mars 1801, Maxence assista, en sous-ordre, à l’assassinat de Paul 1er. En 1803, il se rendit en cachette à Paris avec Langeron, mais rentra en Russie, et assista, sans que son régiment fût engagé, à la bataille d’Austerlitz. Promu capitaine (1807) puis chef de bataillon (avril 1811), il fit la campagne de Russie du côté russe, combattit très peu mais fut blessé à Borodino. Colonel des grenadiers d’Astrakan avec rang de général, il fit la campagne de Saxe où il livra quelques combats heureux, notamment à Giesberg, près de Dresde. Pendant la campagne de France, lors de la bataille de Brienne, il eut une attitude très crâne, qui devint d’ailleurs légendaire.

En mai 1814, il fut nommé gentilhomme d’honneur de la duchesse d’Angoulême et aide de camp du duc d’Angoulême, qu’il suivit dans le Midi et en Espagne en qualité de sous-chef d’état-major, puis de chef d’état-major. Il s’opposa à l’armée impériale, occupa Montélimar, Loriol, Valence, mais capitula à La Palud et échappa de peu au poteau d’exécution.

Après Waterloo, il prit le commandement de la Guyenne et du Languedoc. Promu lieutenant général, il reçut le commandement de la 8e division militaire à Marseille et servit en Espagne (janvier 1823) sous les ordres du maréchal Moncey, où il obtint la capitulation de la forteresse de San-Fernando.

A son retour d’Espagne, il fut nommé pair de France par ordonnance du 9 octobre 1823 : « Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut. Voulant donner à notre cousin, le maréchal comte Molitor, et aux lieutenants généraux comte Bordesoulle, comte Guilleminot, comte Bourck, comte Bourmont et baron de Damas, un témoignage éclatant de notre satisfaction pour le dévouement dont il nous ont donné des preuves multipliées, ainsi que pour les bons et loyaux services qu’ils nous ont rendus dans l’expédition si glorieusement terminée par notre bien-aimé neveu le duc d’Angoulême, Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit : Art. 1er. Notre cousin, le maréchal comte Molitor, et nos fidèles et aimés les sieurs comte Bordesoulle, comte Guilleminot, comte Bourck, comte Bourmont et baron de Damas, sont élevés à la dignité de pairs du royaume, pour en jouir, eux et leurs descendants en ligne directe, naturelle et légitime, de mâle en mâle, et par ordre de primogéniture, ainsi que des droits, honneurs et prérogatives qui y sont attachés. Art. 2. Il est dérogé, à leur égard, à l’art.1er de notre ordonnance du 25 août 1817, en ce qui concerne l’institution préalable de majorat qui devra être attaché à leur pairie. Art. 3. Le président de notre conseil des ministres est chargé de l’exécution de la présente ordonnance. Donné à Paris, au château des Tuileries, le 9ème jour du mois d’octobre de l’an de grâce 1823, et de notre règne le vingt-neuvième. Signé LOUIS. Par le Roi : Le Président du Conseil des Ministres, Signé Jh. de Villèle ».

Le baron Maxence de Damas fut nommé secrétaire d’État de la Guerre le 19 octobre 1823. Son ministère fut essentiellement marqué par la création de la manufacture d’armes de Châtellerault, le projet de loi portant à huit ans le service militaire et son refus de mettre à la retraite d’anciens généraux de l’Empire. Bien qu’ayant une préférence pour le ministère de la Guerre, il accepta, à la demande de Villèle, le portefeuille des Affaires Étrangères, en remplacement de Châteaubriand, le 4 août 1824. Il s’y distingua par la réorganisation des consulats, mais marqua peu d’intérêt pour la diplomatie. Il suivit Villèle lors de la chute du Ministère le 3 janvier 1828. Durant ces quatre années passées au gouvernement, il se montra intransigeant bien que très scrupuleusement honnête et fidèle à ses convictions, ce qui, à la Chambre, le fit considérer comme ultra.

Le 22 avril 1828, Charles X, dont il avait toujours été l’un des proches, le nomma gouverneur du duc de Bordeaux, en remplacement de Charles-François de Riffardeau, duc de Rivière, décédé la veille. Le souverain lui annonça cette nomination en ces termes : « 22 avril 1828. Vous devez être déjà instruit, mon cher baron, de la perte cruelle que je viens de faire. Le bon et excellent M. de Rivière est mort hier matin. Ce malheur est déchirant pour mon coeur, et je sens profondément tout ce qu’il a plu à Dieu de m’enlever ; mais, en me soumettant autant qu’il est en moi aux décrets de la Providence, je dois remplir tous les devoirs qui me sont imposés. Le premier est de donner un successeur à celui que j’ai perdu. J’ai cherché un homme religieux, moral par principe, dont l’attachement me soit bien connu, dans une situation élevée dans la société, d’un âge qui le mette à même de continuer et de terminer l’éducation de l’enfant que le Ciel nous a donné, et dont les services militaires le mettent à portée de donner à son élève le goût et le talent du grand art dont mon petit-fils aura peut-être un si grand besoin. D’après ces motifs, je n’hésite pas à vous dire que j’ai jeté les yeux sur vous pour remplir cette grande et si importante fonction. Cette preuve d’une entière confiance et d’une complète estime ne peut pas être considérée comme une faveur que je vous accorde ; au contraire, je la regarde comme un sacrifice que je vous demande. J’ajouterai que je vous écris d’accord avec la duchesse de Berry, ainsi qu’avec mon fils et ma belle-fille. Répondez-moi un mot par l’estafette que je vous envoie, et annoncez-moi le jour où vous viendrez près de moi, si, comme j’aime à n’en pas douter, vous accédez à ma demande. Je n’ai pas besoin de vous parler de mon affection et de ma confiance. Charles. » Maxence de Damas se dévoua sans réserve à cette tâche, éduquant remarquablement son élève sur le plan intellectuel, et lui inculquant ses idées politiques ultra conservatrices.

Lors de la révolution de juillet 1830, Maxence de Damas accompagna le roi déchu de Saint-Cloud à Cherbourg en qualité de grand maréchal du Palais. Ce fut lui qui fut chargé, par le maréchal Marmont et Foissac-Latour, d’obtenir, le 2 août, l’acte d’abdication du roi qui pouvait assurer une chance à son élève princier. Il rédigea lui-même l’acte que le roi signa, puis suivit la cour à Hollyrood et à Prague.

Par suite du renvoi des Pères Jésuites qu’il avait fait venir auprès de lui pour l’assister dans son rôle de gouverneur du duc de Bordeaux, il se retira à Hautefort, en 1833, auprès de sa femme, se consacrant à la rédaction de ses Mémoires et à des questions d’agriculture.

Il mourut en son hôtel à Paris VIIe le 6 mai 1862*, après avoir revu deux fois son ancien élève, à Prague en 1851 et à Frohsdorf en 1857. Ses obsèques furent célébrées en la paroisse Saint-Thomas-d’Aquin le 9 et il fut inhumé à Anlezy (Nièvre).

Un des articles nécrologiques qui lui fut consacré indique : « Le baron de Damas, 77 ans, à Paris, Ministre des Affaires Etrangères sous la Restauration, gouverneur de Mgr le duc de Bordeaux, et lieutenant-général. Le baron de Damas, on l’a dit avec justice, « était la tradition vivante de la foi, de l’honneur et du dévouement ». Rendu depuis longtemps à la vie privée, il s’étudiait chaque jour à accomplir quelque bonne œuvre, ainsi que nombre de congrégations religieuses et de sociétés de charité sont venues l’attester par leur présence à ses obsèques. M. le baron de Damas a laissé plusieurs fils qui, tous, marchent avec fermeté dans la voie si noble et si chrétienne que leur ont tracée leurs ancêtres ». (Revue Nobiliaire, héraldique et biographique, t. I, 1862, p.68.)

Ses distinctions étaient fort nombreuses : chevalier des ordres de Sainte-Anne de 2e et 3e classe, de Saint-Wladimir de 3e classe, de Saint-Georges de 3e classe, du grand cordon de Saint-Alexandre Nevsky, du Glaive de Russie, de Saint-Joseph de Toscane ; grand-croix des ordres de Saint-Louis, de Saint-Maurice et Saint-Lazare de Jérusalem, du Wurtemberg, de Saint-Ferdinand et de Charles III d’Espagne, de St-Jacques de l’Épée du Portugal, des Deux-Siciles et de St-Étienne de Hongrie ; bailli de l’ordre de Malte ; grand-officier de la Légion d’Honneur.