Pourquoi le comte de Chambord ?

comte de Chambord

La disparition sans postérité d’Henri V comte de Chambord en 1883, fut et demeure une tragédie. En effet, avec lui disparaît non seulement la branche aînée des Bourbon, mais aussi, et surtout, une certaine conception du royalisme : qu’on le veuille ou non, le comte de Chambord aura été le dernier de nos princes réellement désiré de ses sujets. Le royalisme sera différent après sa mort : plus polémique, plus militant, plus intellectuel, et moins enraciné ; bref, après lui, l’attachement quasi-charnel de presque tout un peuple pour son prince n’existera plus. Ayant dorénavant à choisir entre une branche cadette et régicide, et une branche aînée mais étrangère, les royalistes seront divisés par des doctrines, et le royalisme se rapprochera plus d’un parti comme les autres au lieu de rester un principe qui les transcende. En conséquence, aujourd’hui, de nombreux royalistes restent désemparés, et ne semblent pas oser imaginer un royalisme moderne comme une réelle force politique, et faute de mieux restent attachés au souvenir de ce prince à la vie aussi exemplaire que semée d’épreuves, aussi héroïque que tragique. Le gouffre entre l’engouement de tout un peuple pour la naissance de l’enfant du miracle et sa désillusion lors du discours du drapeau blanc en dit long sur l’intensité des passions que sa vie a soulevé.

Le but de ce site est de rassembler autour du souvenir du comte de Chambord tout ce qui peut se rapporter à sa vie, à son œuvre, et au symbole qu’il a pu représenter et qu’il représente encore.

Ce site est aussi un lieu de rencontre entre passionnés et collectionneurs. Si vous désirez en savoir plus, proposer des éléments (photos, références de livres, anecdotes sur la vie du comte de chambord …), faire une remarque sur le site, réclamer l’ajout d’une précision quelconque, ou même nous envoyer une page à ajouter : n’hésitez pas à nous contacter !

Bercelonnette

Bercelonnette du duc de Bordeaux

(Domaine national des châteaux de Compiègne et Blérancourt)

 

Description du catalogue de l’exposition « ENTRE COUR ET JARDIN, MARIE-CAROLINE, DUCHESSE DE BERRY » (Avril-Juillet 2007, au Musée de l’Ile-de-France, Parc de Sceaux), p3 :

«Bercelonnette du duc de Bordeaux 1819 Loupe d’amboine, ronce de frêne, ronce de noyer H. 183 cm. Piétement : L. 140,4 x Larg. 57,5 cm Nacelle : H. 46 x Larg. 70 cm.

Chef d’oeuvre de l’ébéniste Félix RÉMOND (1779-1860) en loupe d’amboine, loupe de frêne et ronce de noyer, ornée de bronzes ciselés et sculptés, cette bercelonnette est celle qui servit au duc de Bordeaux, fils de la duchesse de Berry et héritier du trône, dans ses appartements des Tuileries. Récemment retrouvée dans les réserves du château de Compiègne, elle a été entièrement restaurée et est présentée pour la première fois au public à l’occasion de l’exposition.».

 

D’après le Grand Robert, la bercelonnette ou barcelonnette est un « berceau léger, monté sur deux pieds en forme de croissants, qui permettent un balancement facile ». Dans le numéro 41 d’IMB Info, revue de l’Institut de la Maison de Bourbon, Patrick Guibal précise qu’« Alors que le berceau n’avait qu’une fonction d’apparat et n’était destiné qu’à la présentation de l’enfant [le duc de Bordeaux] aux dignitaires du royaume à l’occasion de grandes cérémonies protocolaires, la bercelonnette avait, elle, une fonction directement utilitaire puisqu’elle servait au quotidien à l’enfant dans ses appartements privés. »

Bercelonnette du duc de Bordeaux

Ce magnifique et très émouvant meuble est donc l’œuvre de l’ébéniste Félix Rémond (1779-1860) mais aussi des bronziers Jean-François Denière (1774-1866) et François-Thomas Matelin (1759-1815), et se caractérise par la finesse de sa marqueterie de bois clairs (loupe d’amboine, loupe de frêne et ronce de noyer) et l’élégance de ses bronzes ciselés et dorés. Sa nacelle semble une allusion biblique au sort de Moïse sauvé des eaux, à l’image de la dynastie des Bourbons sauvée par la naissance de l’Enfant du Miracle. Un charmant tableau de Louis Hersent, conservé dans les collections du château de Versailles et partiellement reproduit dans l’article précité, montre le duc de Bordeaux allongé dans sa bercelonnette et veillé par la sœur, la princesse Louise. Conservée au Mobilier national, la bercelonnette du duc de Bordeaux, entrée en 1928 dans les collections de Compiègne, a été entièrement restaurée, en partie par le mécénat de la Manufacture Prelle et de l’Institut de la Maison de Bourbon.

(Versailles, musée national du château)

Photo RMN / © Droits réservés

Acte de naissance du comte de Chambord

Texte intégral de l’acte de naissance  du comte de Chambord, original conservé aux archives nationales, Armoire de fer (musée de l’Histoire de France), AE I 15, carton 14, n° 1, pièce 1, folios 71 recto-74 verso.

Et de suite, Nous, Chancelier de France, assisté comme dessus, avons, en vertu des pouvoirs à nous conférés par l’ordonnance du roi du 23 mars 1816, procédé à la réception de l’acte de naissance ci après :

Du vendredi, vingt neuvième jour de septembre mil huit cent vingt,

Acte de Naissance de Très haut et Puissant prince Henry Charles Ferdinand Marie Dieudonné D’Artois, Duc de Bordeaux, Petit fils de France, né ce jourdhui à deux heures trente cinq minutes du matin, au palais des thuileries, à paris ; fils de très haut et très puissant prince feu Charles Ferdinand D’Artois, Duc de Berry, fils de France, décédé à Paris le quatorze février dernier, et de très haute et très puissante princesse Caroline Ferdinande Louise Princesse des deux Siciles, Duchesse de Berry, sa veuve, demeurant audit palais des tuileries, Pavillon de Marsan.

Le présent acte reçu par nous Charles Henry Dambray, Chevalier Chancelier de France, Président de la Chambre des Pairs, Chancelier et commandeur des ordres du Roi, remplissant aux termes de l’ordonnance de S.M. du 23 mars 1816, les fonctions d’officier de l’état civil de la maison royale, accompagné de Charles Louis Huguet, marquis de Semonville, Pair de France, Grand référendaire de la Chambre des Pairs, Grand officier de l’ordre Royal de la légion d’honneur, et de Louis François Cauchy, Garde des archives dela dite chambre, dépositaire des registres du dit état civil ;

En présence de très haut, très puissant et très excellent prince, Louis par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre ; de très haute et très puissante Princesse Marie Thérèse Charlotte de France, Madame, Duchesse D’Angoulême ; de Très haut et très puissant Prince Louis Antoine D’Artois, Duc d’Angoulême, fils de France ; de Très haut et puissant prince Louis Philippe d’Orléans, Duc d’Orléans, premier prince du Sang ; de très haute et puissante Princesse Son Altesse royale Marie Amélie, Princesse des deux Siciles, Duchesse d’Orléans, première princesse du Sang ; de très haute et puissante Princesse Louise Marie Adélaïde de Bourbon, Duchesse d’Orléans, première princesse du Sang, douairière ; de très haut et puissant prince Louis Henry Joseph de Bourbon, duc de Bourbon, Prince du Sang ; de très haute et puissante princesse Louise Marie Thérèse Bathilde d’Orléans, Duchesse de Bourbon, Princesse du Sang ; et de très haute et puissante princesse Eugene Adélaïde Louise d’Orléans, Mademoiselle d’Orléans, Princesse du Sang.

En présence pareillement des témoins désignés par le Roi à l’effet du présent acte, savoir : Marie Francois Henry de Franquetot, Duc de Coigny, Pair et Maréchal de France, Chevalier commandeur des ordres du roi, Gouverneur de l’hotel royal des invalides, agé de quatre vingt trois ans, demeurant à paris audit hôtel des invalides ; Et Louis Gabriel Suchet, duc d’Albefura, Pair et Maréchal de France, Grand croix de l’ordre royal de la légion d’honneur, Commandeur de l’ordre royal et militaire de St Louis, âgé de quarante huit ans, demeurant à paris, rue du faubourg st honoré, lesquels témoins nous ont l’un et l’autre justifié de leur désignation par lettres closes de S.M. En date du 11 juillet dernier

Et encore en présence 1° de Armand Emmanuel Septimanie duplessis, duc de Richelieu, Pair de France, Grand veneur de France, chevalier et commandeur des ordres du Roi, Ministre secrétaire d’état, Président du Conseil des Ministres, accompagné de Jules Jean Baptiste Francois de Chardeboeuf, comte de Pradel, directeur général du ministère de la maison du roi ; 2° de Henry Evrard de Dreux, Marquis de Brezé, Pair de France, grand maître des cérémonies de France, Maréchal des camps et armées du Roi ; 3° des Ministres de S.M. Secrétaires d’état aux divers départements de la justice, des affaires étrangères, de l’intérieur, de la guerre, de la marine et des finances, savoir : Pierre François hercule de Serre, Garde des sceaux, Ministre de la justice, Etienne Denys Baron Pasquier, Ministre des affaires étrangères ; Joseph Jérôme comte Siméon, Ministre de l’intérieur ; Marie Victor Nicolas Defay, Marquis de la tour Maubourg, ministre de la guerre ; Pierre Barthélemy Baron Portal, Ministre de la marine, et Antoine Roy, ministre des finances.

Sur la déclaration de très haut et très puissant prince Charles Philippe De France Comte d’Artois, Monsieur, frère du roi, ayeul paternel du Prince nouveau-né, curateur au ventre nommé par ordonnance de S.M., du 22 juin dernier.

Et ont signé avec nous après lecture faite.

[Suivent les signatures]