Monnaies

Comme l’indiquent les dates, ces pièces de monnaies furent frappées clandestinement, après la révolution de 1830, c’est à dire alors que la famille royale se trouvait en exil. Elles furent néanmoins largement utilisées par les Français, ce qui démontre que malgré 1830, de nombreux Français se reconnaissaient plus dans la Famille royale en exil, que dans la monarchie de Juillet. En effet, la « monarchie-bourgeoise », impopulaire par son avènement et non représentative de la grande majorité de population pauvre, était détestée pour sa persécution des derniers partisans actifs du prince autours de la duchesse de Berry.

1: Pièce de 1 Franc de 1831 (Collection particulière):

Comte de Chambord : monnaie  Comte de Chambord : monnaie

2 : Pièce de 1/2 Franc de 1833 (Collection particulière):

Comte de Chambord : monnaie  Comte de Chambord : monnaie

3 : Pièce de 5 Franc de 1832 (Laurent de Vargas) :

Comte de Chambord : monnaie  Comte de Chambord : monnaie

Dépot de coeur

Dépôt du coeur du duc de Berry à la chapelle du château de Rosny-sur-Seine, Yvelines

(Collection particulière)

 

Comte de Chambord : medaille

Avers

 

Sur l?avers, bustes superposés, de profil à gauche, de la duchesse et du duc de Berry, surmontés d?une petite étoile. Légende : Courage ? Piété, le premier mot devant le visage du duc de Berry, le second derrière la tête de la duchesse. Au-dessous des bustes, le nom de M. Puymaurin, faisant connaître que la frappe de cette médaille eut lieu sous les balanciers officiels de la Monnaie.

Comte de Chambord : medaille

 

Revers

 

 

Le revers a pour objet de commémorer le dépôt du c?ur du duc de Berry dans la chapelle dont, à cette intention, la duchesse de Berry avait ordonné la construction au château de Rosny. Ce n?est regrettablement pas un aspect de cette chapelle que représente ce revers, mais simplement une inscription en treize lignes relative au c?ur venant d?y être déposé:

 

DANS

CET ASYLE SACRE

AU MILIEU

DES ORPHELINS

ET DES PAUVRES QU?IL A TOUJOURS SECOURUS

REPOSE

LE C?UR MAGNANIME

DE CH. F. DUC DE BERRY

SA VEUVE INCONSOLABLE

A MARQUE SA PLACE

AUPRES DE LUI

4 NOV. 1820

Henry Bauquier, Album numismatique et souvenirs iconographiques de S.A.R. Marie Caroline de Sicile, duchesse de Berry, Paris, 1951, pages 45-46 et 54.

 

 

 

 

Le château de Rosny

 

Ce château de style Louis XIII est situé à Rosny-sur-Seine, dans le département des Yvelines, sur la rive gauche de la Seine.
Construit en briques et pierre calcaire par Maximilien de Béthune, duc de Sully, ministre d?Henri IV, à la toute fin du XVIe siècle, il resta en possession de ses descendants jusqu?en 1718, date à laquelle il fut vendu au comte de Sénozan ; il passa en 1779, par succession, à la famille de Talleyrand-Périgord et fut acheté sous la Restauration par un négociant du nom de Mourraux qui le revendit le 14 août 1818 au duc de Berry.

Le couple princier s’était installé le 17 juin 1816 au palais de l’Élysée ; Rosny devint leur séjour d’été. La duchesse de Berry, dont Rosny fut la résidence favorite, confia à l’architecte Joseph Antoine Froelischer le soin d?agrandir la demeure ; ainsi compléta-t-il les ailes laissées inachevées par Sully : l’une fut occupée par un hospice et l?autre par la chapelle Saint-Charles, dont la première pierre fut posée le 4 novembre 1820 et où fut érigée par le sculpteur Rutchel une très haute statue de saint Charles Borromée dominant un cénotaphe de marbre blanc où fut déposé le coeur du duc de Berry. Froelischer éleva aussi devant la façade d’entrée un grand avant-corps d’un seul niveau couvert d?une terrasse. Le jardin classique fut transformé en parc à l’anglaise sur un projet du peintre Eugène Isabey.
L?urne où était déposé le coeur du duc de Berry fut enlevée en 1830 par crainte des profanations. Retrouvée en 1889, elle fut remise à sa place d?origine. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château fut pillé et l’urne enlevée par un soldat allemand qui l’enterra sous un chêne à Coux. Retrouvée en 1966, elle fut déposée en la basilique Saint-Denis.

Après la révolution de 1830, cette demeure fut la propriété du banquier Gérard Stone jusqu?en 1836. Elle fut acquise en 1840 par le comte Le Marois qui la sauva de la ruine mais sacrifia les deux ailes récemment reconstruites et transféra l’oratoire qui s’y trouvait dans un pavillon du parc. La famille des sucriers Lebaudy posséda Rosny de 1869 à 1955 et fit redessiner les jardins par Achille Duchesne. Les Hertz, propriétaires de 1955 à 1985, revendirent le château, classé Monument historique par arrêté du 11 juillet 1941, à la Nippon Sangyoo Kabushiki, société japonaise qui le dépouilla de son mobilier et lui fit subir de nombreuses dégradations. Un incendie, le 24 janvier 1997, amena le ministère de la Culture et de la Communication à faire exproprier le propriétaire défaillant et à entreprendre des travaux de conservation.

Les archives du château de Rosny sont entrées en 1972 aux Archives nationales par don du duc de Parme et y sont conservées sous la cote 371 AP ; un inventaire dactylographié en a été dressé par Suzanne d?Huart.

Bibliographie sommaire :

Suzanne d’Huart, Inventaire des archives du château de Rosny, Paris, 1977, 10 pages.

Abbé H. Thomas, Rosny-sur-Seine où est né Sully, Paris, 1889, in-8°, pages 241-304.

Vicomte de Reiset, Marie-Caroline, duchesse de Berry, Paris, 1906, in-8°, pages 306-346.

 

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Jeton de mariage


(Collection particulière)

 

 

 

 

Comte de Chambord : medaille


Avers

 


Profils du comte et de la comtesse de Chambord le jour de leur mariage. Une inscription précise : « HENRI DE FRANCE et M:TH:Bix de MODENE.M:le 16 NOV:1846 « 

 


Comte de Chambord : medaille

Revers

 


Armes de France et de la Maison d’Este (D’azur, à l’aigle d’argent, becquée, languée et couronnée d’or.)

 

 


 

Fata aspera vinces

(collection particulière)

Comte de Chambord : medaille

 

Avers

 Têtes superposées du duc et de la duchesse de Berry de profil à droite ; le duc tête nue, la duchesse portant un diadème dans les cheveux et un collier autour du cou. Petite étoile au-dessus des deux têtes. Pas de légende ; simple signature du graveur : GAYRARD F. au bas de la médaille.

 


Comte de Chambord : medaille

Revers 


Le jeune duc de Bordeaux, nu, allongé, face à droite, sur une draperie et, de chaque main, serrant à la gorge le corps d?un serpent ailé qu?il étouffe. Lég. : FATA ASPERA VINCES. A l?exergue, en deux lignes, date de la naissance : N. DIE XXIX SEPT. / MDCCCXX. Au-dessous, la signature du graveur qui figure déjà sur l?avers : GAYRARD F.

Diamètre : 50 mm. Argent et bronze, mais assez rare en argent car la frappe en fut très réduite.

 

[?] Cette composition, qui fait allusion au célèbre fils de Jupiter étouffant dans son berceau les serpents que la vindicative Junon avait envoyés pour le mettre à mal, rappelle une monnaie de Thèbes. [?] Cette médaille fut présentée au Roi peu de temps après la naissance. Le Moniteur universel signala cette présentation, à la date du 4 octobre, par les lignes suivantes :
            
« M. Gayrard a eu l?honneur de présenter au Roi différentes pièces, l?une portant à la face le portrait de LL. AA. RR. le duc et la duchesse de Berry ; au revers un enfant étouffant des serpents et pour légende : Fata Aspera Vinces. »
            
Le graveur Gayrard écrivit à M. de Lauriston, ministre de la Maison du Roi, pour demander le dépôt de ses coins au Musée de la Monnaie :
            
« Monseigneur,
            
« Porté par mes sentiments à célébrer un des premiers la naissance du prince Auguste que le Ciel nous réservait, je m?étais occupé d?avance à graver une médaille pour perpétuer cet heureux événement.
            
« Cette médaille porte à la face l?effigie du Duc et de la Duchesse de Berry ; au revers l?Auguste Enfant, sous la figure d?Hercule au berceau étouffant deux serpents et pour légende : « FATA ASPERA VINCES ».
            
« J?eus l?honneur d?être admis à la présentation au Roi qui m?en témoigna sa satisfaction. Le succès qu?elle a obtenu m?enhardit à vous demander qu?elle fut acquise pour faire suite à l?histoire numismatique de nos princes légitimes.
« Je prie Votre Excellence d?agréer l?hommage de mes respects.

« Gayrard

« sculpteur et graveur de médailles. Palais de l?Institut. »
            
Cette lettre était accompagnée d?une note favorable, mais M. de Lauriston, ayant demandé un rapport à son sujet, et ce rapport, rédigé par M. Boutarel, concluant au rejet pour ne pas créer de précédent, le Ministre répondit à la requête du graveur Gayrard par un refus conforme à cette manière de voir.


Henry BAUQUIER et Gaston CAVALIER, Histoire numismatique du comte de Chambord?,
1er volume (de 1820 à 1830), Paris, 1911, pages 53-54 et 158.

Le Prince est né

(collection particulière)

Comte de Chambord : medaille


Avers


Buste du jeune duc de Bordeaux, de profil à droite et portant le cordon du Saint-Esprit. Deux branches de lys, nouées dans le bas par un ruban, entourent le buste d?une sorte de couronne. Pas de légende. Sur la tranche du buste, la signature du graveur : MONTAGNY. F.

 

Comte de Chambord : medaille

Revers


Une femme debout, représentant la France ou la Monarchie, vêtue à l?antique avec draperie fleurdelysée, apporte le jeune duc de Bordeaux à un personnage assis dans un fauteuil et tendant les bras pour le recevoir. Ce personnage est Esculape, dieu de la médecine, à qui l?enfant est confié pour qu?il le protège contre toutes maladies. Minerve, armée, figure aussi dans le fond du tableau, debout à la gauche d?Esculape et regardant l?enfant que l?on place également sous une égide protectrice. Légende : H. CH. F. M. DIEU DONNÉ D?ARTOIS, DUC DE BORDEAUX NÉ LE 29 7BRE 1820. Au-dessous, en sens contraire et en deux lignes courbes, complétant le cercle formé par la légende : LE PRINCE EST NÉ. NOS V?UX SONT EXAUCÉS. Sur la plinthe, dont les extrémités sont coupées par la légende circulaire, le nom du graveur : MONTAGNY. F.

Diamètre : 52 mm. Bronze et étain.


Henry BAUQUIER et Gaston CAVALIER, Histoire numismatique du comte de Chambord?,
1er volume (de 1820 à 1830), Paris, 1911, pages 30-31.

L’heure est à Dieu !

(collection particulière)

 

Comte de Chambord : medaille

Avers


Tête âgée et barbue du comte de Chambord, de profil à droite. Au-dessous de la tranche du cou, la signature du graveur : LEOP. WIENER. Légendes demi-circulaires ; dans le haut : HENRI DE FRANCE et, dans le bas, en plus petits caractères et en sens contraire : PARIS 29 SEPT. 1820 (lieu et date de la naissance).

 


Comte de Chambord : medaille

Revers

 


Entre deux branches de lys formant couronne, croix pattée à branches égales surmontant le mot : FIDÉLITÉ. Dans le haut et en courbe, en dehors de la couronne : L’HEURE EST À DIEU ; dans le bas, également en courbe et en sens contraire, les dates funèbres : FROHSDORF 24 AOUT. GORITZ. 3 SEPT. 1883.

Diamêtre : 50 mm. Argent et bronze.

 

Le buste de l’avers, exécuté avec beaucoup de soin, a un très beau relief.


Henry BAUQUIER et Gaston CAVALIER, Histoire numismatique du comte de Chambord, 2e volume (de 1830 à 1883), Paris, 1929, pages 154-155.

Un grand Roy

(collection particulière)

Comte de Chambord : medaille

Avers

Tête barbue du comte de Chambord de profil à droite ; au-dessous, vers l?extrémité du cou, une torche renversée, signe antique de mort et de deuil.

Légendes circulaires, dans le haut : C\’ÉTAIT PLUS QU?UN GRAND ROY ; C?ÉTAIT UN HONNÊTE HOMME ! Dans le bas, en sens contraire et en plus petits caractères, la date du décès : 24 AOÛT 1883. Tout autour de la médaille une bordure de soixante-deux petites fleurs de lys héraldiques qui surcharge malencontreusement la composition.


Comte de Chambord : medaille

Revers

 


Reproduction de la composition allégorique d?une des principales médailles de la naissance :
la France, sous les traits d?une femme drapée et casquée, foulant aux pieds une hydre, figure de l?esprit révolutionnaire, et dressant vers le ciel le jeune duc de Bordeaux qui tient une tige de lys dans les mains. Légende circulaire : HENRI CHARLES FERDINAND MARIE DIEUDONNE DUC DE BORDEAUX. A l?exergue, la date de la naissance : 29 7bre 1820. Autour de la médaille, la même fâcheuse bordure de fleurs de lys (un peu plus nombreuses : 64 au lieu de 62).

Diamètre : 51 mm. Argent, bronze et bronze argenté.

 

Cette médaille posthume résume dans une simple phrase toute l?existence digne et fière de ce prince consciencieux et constitue le couronnement parfait de cette longue suite d?hommages.

 

Henry BAUQUIER et Gaston CAVALIER, Histoire numismatique du comte de Chambord?,
2e volume (de 1830 à 1883), Paris, 1929, page 155.